Chaykha Tetma, de son vrai nom Fatima Tabet (1891-1962), est une chanteuse tlemcénienne de la première génération des interprètes connues, de la première moitié du XXe siècle. C’est la première femme à Tlemcen à organiser des fêtes, chantant le hawzi et le hawfi, en plus d’œuvres de maîtres comme al-Mandassi, Bentriki, Ben M’Saïb et Bensahla.
Enfant, elle a appris le Coran et la langue arabe auprès du chaykh al-Iraqi Hadj Mohamed. Et auprès de Moulay Ahmed Medeghri, elle s’initie à la musique. Sa mère, elle-même issue d’une famille de mélomanes, l’encourage. Plus tard, elle est prise en charge par les frères Dib (Mohamed et Ghaouti), grands maîtres de la musique andalouse de l’époque à Tlemcen. En 1916, elle chante pour la première fois devant un public.
Tetma joue du luth, de la kouitra et du violon. Quand elle rencontre l’orchestre de Braham ed-Derrai, c’est le début d’une longue carrière.
En 1918, elle enregistre son premier disque avec notamment les chansons.
Elle a travaillé avec de grands maitres dont Abdelkrim Dali, et a été plusieurs fois sollicitée par les milieux artistiques algérois pour animer des fêtes familiales, sous la recommandation de Meriem Fekkaï qui la programmait à des soirées. En 1950, elle se produit dans l’orchestre féminin de Fadhéla Dziria.
Quelques titres de ses chansons :
- Nar hwakoum lahab (feu ravageur)
- Ana el ghrib(moi l’étranger)
- Limen nechki? (auprès de qui me plaindrais-je ?)
- Emchi ya rassoul ‘and el habib (va ô messager chez le bien-aimé)
- Laqeytouha fi tawafi tes’a (je l’ai rencontrée en promenade)
- ‘Alamen takoun had ezziyara (pour qui est cette visite ?)
- Malakni el hawa (l’amour m’a conquise)
- Lemmen nechki biqorh jmar ghzali (auprès de qui vais-je me plaindre de mes douleurs ?)
Ouiza Gallèze
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